Affligeant... et inquiétant
Je ne résiste pas à l'envie de partager l'anecdote suivante.
Mes activités professionnelles consistent aussi à lire les courriels que l'on m'envoie... Il se trouve que le 5 août dernier, je reçois une énième demande de stage. Cette fois, la demande accompagnée d'un CV en PDF, provient d'une jeune fille – laquelle n'indique nulle part son âge, une étudiante semble-t-il – détentrice d'un BTS Communication et qui cherche un contrat de professionnalisation. Ceci pour la rentrée de septembre.
Outre le fait qu'elle s'y prend à la dernière minute, je suis restée sans voix devant sa prose : des coquilles partout, un visuel difficile. Mais surtout des fautes d'orthographe et de grammaire indécentes. Deux exemples : 2 l à "développer" et 1 seul n à "professionnelles".
Je ne sais si cela est dû à des bases non acquises – malgré l'obtention d'un bac littéraire... –, ou bien à un manque d'attention. À une absence de relecture, c'est certain. Ou alors, s'est-elle fendue d'une seule lecture en diagonale à la vitesse de l'éclair (un train à prendre ?). Je sais que l'Éducation nationale est obsolète, mais tout de même. Le fonctionnement du cerveau de ces nouvelles générations, biberonnées à un zapping écranique, voit disparaître une certaine forme de concentration.
Quoi qu'il en soit, je trouve cela non seulement affligeant mais réellement inquiétant quant à la qualité des recrues éventuelles dans ce secteur. D'autant plus inquiétant que toutes les demandes que je reçois, par Internet ou par La Poste, sont du même acabit au niveau de l'utilisation de la langue française. Je passe sur le style, la formulation de certaines phrases laissant également à désirer (mot pour un autre, syntaxe bancale, absence de sens)... comme si les auteurs recopiaient en vrac quelques exemples d'un pseudo guide. Incapables de penser par eux-mêmes ?
C'est pour cette raison que mon humeur affligée fait place à une certaine inquiétude face à la relève qui se croit prête à intégrer un quelconque service de communication pour y pondre des contenus ou autres dossiers de presse sans problème.
Mais problème il y a, car en étant obligée de passer derrière eux, cela me doublerait le temps de production, qui plus est sur des points qui devraient être acquis... depuis (au moins) le collège !