L’impact visuel ou l’art de la mise en page

Un impact visuel est la manière dont le lecteur ressent une présentation.

Les éléments ou paramètres entrant dans la composition (l'habillage) d’une mise en page* vont déterminer l’impact de celle-ci.
Ce sont entre autres : texte, couleur, police, taille, style, image, espace, marge, ponctuation, épaisseur, icone, puce, liséré, interligne...

Il est donc un peu rapide de penser qu’une application est nulle puisque si 90 % de ce que l’on voit passer montre effectivement des défauts, voire nous rebute, cela est plus souvent lié au manque de savoir-faire artistique (et non pas technique) de celui qui utilise cet outil.

Cerveau : un ressenti conscient ou inconscient                 

Nous voyons avec le cerveau plus qu'avec les yeux. La vue n'est qu'un vecteur.
Ce que captent les yeux atteint simultanément le cerveau, entraînant une émotion, de valeur et de degré x. L’effet produit est ce qui s’appelle le ressenti.

Quelle que soit la nature d'un document, un "écrit", print ou digital, est d'abord visuel. On aurait tort d'ignorer le fait que ce visuel produit un véritable effet psychologique sur le lecteur.

La disposition de divers éléments, la nature et la taille d'éventuelles images, structurent la page, d'après un jeu avec l'espace, ce que l'on appelle "le blanc". L'ensemble doit attirer l'œil du lecteur de manière à ce que celui-ci non seulement lise le message, mais le comprenne et y adhère. L'impact d'un message passe d'abord par une "séduction" visuelle.

Un document offrant un "confort de lecture" va plaire davantage au lecteur qui va se sentir bien, sans forcément savoir pourquoi. C'est là que réside tout l'art de la mise en page. Le soin porté à sa présentation, c'est-à-dire à la disposition des éléments qui le composent et à sa charte graphique, est un enjeu aussi important que le fond du message. (Un billet détaillera ce sujet ultérieurement.)

L'impact psychologique sur le lecteur provient de multes subtilités. Cela se joue à une virgule près, jusqu'au choix des mots et même de leur emplacement, car un mot est un visuel dont le dessin des lettres (signes) et la "sonorité" de celles-ci vont également déterminer ce que le lecteur va ressentir. Tout cela, ajouté aux couleurs éventuelles, constitue de véritables pièges.

 
Ergonomie = impression = impact = réaction

L'ergonomie est l'application d'un ensemble de règles, ou principe de mise en page, de manière à mettre en valeur un document. La façon dont il est organisé détermine son impact. Celui-ci sera positif ou négatif selon la qualité de la mise en page... Et comme vous le savez, selon l'impression que l'on va ressentir, bonne ou mauvaise, il y aura adhésion ou rejet. 

Il existe quelques règles permettant d'obtenir un aspect final harmonieux. Mais tout le monde n'a pas un sens artistique inné et surtout une connaissance de l'impact psychologique de l'ergonomie d'un visuel sur les individus. N'est pas graphiste ou maquettiste qui veut... On peut malheureusement le constater au vu de la plupart des publications, créées avec des outils comme madmagz par exemple ou avec un simple logiciel de traitement de texte.

Conclusion          

Quel que soit l'outil que vous utilisez – PowerPoint, Scribus, InDesign... –, le résultat harmonieux dépend entièrement de vous et de vos connaissances en la matière. Un certain sens de l'esthétique, quelques notions sur l'impact psychologique, sur le mélange des couleurs et des règles de l'équilibre, ne peuvent que vous aider non seulement à épargner nos rétines, mais surtout à gagner en visibilité donc en efficacité.

ERREURS FRÉQUENTES 

-  Vouloir remplir à tout prix toute la page

> plus il y a de couleur et de texte, plus le regard du lecteur risque de s'y noyer et de ne pas voir l'essentiel.

> tout élément doit avoir une raison d'être là. 

-  Placer différents éléments sans équilibre

-  Écrire en blanc sur un fond clair

> ne fait pas ressortir votre texte.

> provoque un effet contre-productif.

> idem pour un texte de couleur claire sur fond clair ou un texte foncé sur fond foncé : ce "ton sur ton" rend l'ensemble illisible puisque les mots ne sautent pas aux yeux faute de contraste.

 -  Changer de police de caractère d'une page à l'autre

> non seulement il est préférable de suivre une charte du début à la fin, mais le choix des polices a également un impact psychologique : une police originale, fun, "jolie", n'est pas forcément lisible ; il vaut mieux parfois rester assez classique, notamment si votre document est destiné à être diffusé dans un contexte professionnel.

-  Laisser des fautes

> d'un paragraphe à l'autre, il est courant de voir beaucoup d'erreurs, notamment typographiques : une espace oubliée ou en trop, une ponctuation mal placée ou bien tapée une fois sur deux, une apostrophe à l'envers, des points de suspension qui finissent à quatre.

 
TRUCS 

+  Avant d'ajouter un élément, posez-vous la question de sa réelle utilité.
+  Sobriété = clarté.
+  Visibilité = lisibilité.
+  Respecter une charte choisie au départ.  
+  Prendre le temps de relire sa production plusieurs fois.

* Petite précision pour les puristes : mise en page ou mise en pages ? Les deux s'écrivent. Normalement on devrait écrire mise en pages, l'utilisation au pluriel s'appliquant au sujet d'un ouvrage ou document dans son entier, mais l'utilisation la plus courante est au singulier. Précision ici.